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09. décembre 2022

Coup de pouce dans la lutte contre le feu

Grâce à une nouvelle réglementation, le WWF et d’autres associations environnementales locales sont désormais reconnus comme des acteurs essentiels dans la prévention des risques d’incendie en Nouvelle-Calédonie.

Un endémisme record

des incendies de Nouvelle-Calédonie sont d'origine humaine. C'est 20 000 hectares qui partent en fumée chaque année.

Située dans le Sud-Ouest de l’océan Pacifique, la Nouvelle-Calédonie se démarque par la beauté de ses paysages. Ses forêts, notamment, hébergent plus de 3 400 espèces de plantes, dont 76% sont uniques au monde, un taux d’endémisme exceptionnel. Côté faune, l’archipel est le refuge de nombreuses espèces qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Il y a le cagou, cet oiseau qui ne vole pas, avec son plumage gris-bleu rayé de brun dont la huppe évoque le panache d’un chef indien. Il y a aussi la roussette, cette impressionnante chauve souris qui, malgré son envergure (elle peut atteindre jusqu’à un mètre), est totalement inoffensive ou encore les nombreux geckos, longs comme des avants-bras, que l’on entend ramper d’une feuille à l’autre.

Cette forêt quasi mystique offre des services irremplaçables aux communautés locales qui vivent à ses abords : régulation de l’air, épuration de l’eau, approvisionnement en nourriture et en pharmacopée... Hélas, ce précieux biotope est aujourd’hui en péril. Les feux de brousse constituent en Nouvelle-Calédonie le principal facteur de destruction des milieux naturels. Chaque année, 20 000 hectares en moyenne partent en fumée. On estime que 99% de ces incendies sont d’origine humaine. Ils pourraient donc être évités…

Forêt de Nouvelle-Calédonie

La société civile en renfort

de forêts humides et de maquis ont été ravagés par le feu de la Montagne des Sources en 2005.

Fin 2005, aux côtés des sapeurs pompiers de Nouvelle-Calédonie, le WWF réalise une mobilisation citoyenne historique pour combattre le feu de la Montagne des Sources qui a ravagé 4 300 hectares de forêts humides et de maquis, impactant trois aires protégées, deux périmètres de protection de captage d’eau, dont celui stratégique de la Haute-Dumbéa. Cet incendie menaçait de s’étendre dans le Parc Provincial de la Rivière Bleue, fleuron de la préservation de la forêt humide calédonienne. L’intervention de 400 bénévoles a permis, d’une part de « limiter les dégâts » en attendant les renforts aériens et humains nécessaires, et d’autre part l’accélération de la rénovation de la sécurité civile calédonienne.

Randonneur regardant la forêt humide de Nouvelle-Calédonie
Feu de forêt en Nouvelle-Calédonie
Colline dévastée après un feu de forêt

Un cadre réglementaire pour agir

Bonne nouvelle sur le front de la lutte contre les flammes qui ravagent, chaque année, des centaines d’hectares de l’archipel. L’évolution de l’agrément de sécurité civile offre désormais un cadre réglementaire aux associations environnementales pour contribuer à la prévention des incendies. Les formations ont déjà débuté pour certaines, via un projet (financé par l'UE via le programme BEST2.0+) piloté par le WWF en partenariat avec la DSCGR (Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Risques) de la Nouvelle-Calédonie.

Au programme, trois modules : l’organisation de la sécurité civile, la prévention des feux de forêt et les enjeux et les risques liés aux écosystèmes. Si la révision de cet agrément par le WWF et la DSCGR va permettre d’impliquer davantage la société civile dans cette lutte contre les incendies, il n’est pas question pour les bénévoles de remplacer les soldats du feu. L’idée est de mobiliser des volontaires, en soutien aux sapeurs-pompiers et majoritairement sur les phases de prévention. Il s’agit principalement d’agir, en amont, notamment en surveillant les zones à risque et en alertant les pompiers en cas de début d’incendie. Mais les bénévoles pourront aussi être amenés à éteindre des foyers ou à intervenir, quand ils seront équipés, sur des démarrages de feu ou des feux de moins de 10 m2. Ils pourront également mouiller certaines zones pour éviter que les racines ne se consument et favoriser ainsi la ”repousse” de la végétation, une fois le feu éteint. Des moyens étant mis à leur disposition et des formations leur ayant été dispensées, l’ensemble de ces missions sera désormais à la portée des volontaires, ce qui permettra de délester les professionnels du feu en les mobilisant là où leur expertise est la plus indispensable.
Parce qu’ensemble, nous sommes la solution !

 

Tous les "Effet Panda"

Vue aérienne de la canopée de la Réserve de Wonga Wongué (Gabon)

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